D'OU VIENT LA MEMOIRE ?

D'OU VIENT LA MEMOIRE ?

Le point de départ est la vision classique, partagée par la plupart des scientifiques depuis plus d'un siècle : les souvenirs sont entreposés sous forme d'empreintes matérielles dans le cerveau. Sinon, où pourraient-ils être ? Il n'y a pas d'autre emplacement possible que le cerveau…
«  Voilà qui semble clair et précis, une vérité qu'il serait vain de vouloir contester. Seulement voilà : la théorie des traces mémorielles matérielles est tout à fait contestable, justement. Car elle pose des problèmes logiques épouvantables. De plus, toutes les tentatives pour localiser ces empreintes mémorielles ont échoué malgré plus d'un siècle de recherches ayant coûté des milliards de dollars. Pour les matérialistes… cet échec n'implique pas que la théorie puisse être fausse mais seulement que nous avons besoin de dépenser encore plus de temps et d'argent à chercher ces empreintes qui nous échappent. » (1)
L'auteur de ce commentaire est Rupert Sheldrake, un biologiste anglais bien connu. Dans son dernier livre « Réenchanter la science », paru en 2013, il fait l'inventaire des problèmes logiques et chimiques que pose la théorie des empreintes mémorielles, et l'historique des recherches infructueuses effectuées sur le sujet. Les lecteurs intéressés pourront se référer à son texte, qui est précis et détaillé tout en restant accessible.
 
Certains chercheurs n'ont pas attendu ce constat pour travailler sur d'autres pistes. Ainsi, Boycott, en 1965, qui écrivait que « la mémoire est à la fois partout et nulle part en particulier », après une série d'expériences sur les pieuvres (2). D'autres continuent à chercher, du côté des synapses, ces innombrables connexions entre neurones. D'autres encore, envisagent un stockage mémoriel diffus comparable à un hologramme. Rupert Sheldrake propose une solution personnelle, basée sur sa théorie des champs morphique ; les souvenirs seraient stockés hors du cerveau, sur des champs distants avec qui le cerveau communiquerait par résonance morphique :
« Nous ne transportons pas nos souvenirs dans notre tête, nous nous branchons sur nous-même dans le passé » (3).
Le neurobiologiste John Eccles (1903 – 1997), et le philosophe Ervin László suivent un chemin proche. Ils font partie...
« … d'un nouveau courant des neurosciences, qui considère qu'esprit et mémoire seraient portés par un champ non local, et que le cerveau n'en serait que le transmetteur… Le philosophe Ervin László a théorisé dans son livre « Science and the Akashic Field : an integral theory of Everything » l'existence d'un champ d'informations qu'il nomme « champ akashique » ou champ A. Il explique que le vacuum (vide) quantique est l'énergie fondamentale qui transporte des informations sur l'univers présent, passé et futur » (4).
 
Dernièrement, on a cru faire un pas décisif avec l'imagerie par résonance magnétique, qui permet de voir en temps réel ce qui se passe dans le cerveau lors du processus de mémorisation. On a pu montrer qu'il n'y a pas « un » centre de la mémoire dans le cerveau, mais cinq centres, répartis dans différentes zones, qui correspondent chacun à un type de mémoire particulier : la mémoire sémantique, par exemple, fait intervenir des régions très étendues dans les lobes temporaux et pariétaux. Mais cela prouve seulement que ces zones sont sollicitées dans la formation de la mémoire ; personne ne sait si elles sont sollicitées pour stocker le souvenir, ou seulement pour l'émettre vers une mémoire non locale.
 
On le voit, la recherche est foisonnante, mais les certitudes sont rares ! Au vu du temps passé, des efforts accomplis, et des sommes colossales dépensées, pour l'instant sans résultat probant, on est en droit de s'interroger : en consacrant la quasi-totalité des forces disponibles à la recherche sur le cerveau, a-t-on fait le bon choix ? Ne serait-il pas judicieux d'envisager sérieusement d'autres pistes ? N'est-ce pas le moment de regarder ailleurs, de prendre en compte des faits qui apportent un éclairage inhabituel sur le phénomène de la mémorisation ? En voici quelques-uns :
 
Le cas des hydrocéphales :
« Dans cette maladie, une grande partie du cerveau est remplie de liquide céphalo-rachidien. Le neurologue britannique John Lorber a découvert que certains individus atteints d'une hydrocéphalie grave étaient étonnamment normaux, ce qui l'a conduit à poser la question : « Le cerveau est-il nécessaire ?». Il a scanné le cerveau de plus de cent hydrocéphales, dont environ soixante se sont révélés avoir une boîte crânienne pleine de liquide à plus de 95 %. Certains étaient des handicapés mentaux profonds mais d'autres se montraient plus ou moins normaux, quelques-uns ayant même un Q.I. nettement supérieur à 100. Un jeune homme ayant un Q.I. de 126, diplômé en mathématiques de l'université de Sheffield, n'avait « pratiquement pas de cerveau ». La surface interne de son crâne était recouverte d'une fine couche de cellules cérébrales d'environ un millimètre d'épaisseur, et tout le reste était rempli de liquide… Son activité mentale et sa mémoire fonctionnaient plus ou moins normalement alors même que son cerveau faisait 5 % de la taille habituelle (… et qu'il n'avait pas de cortex) » (5).
 
La découverte de John Lorber est fondamentale, et sa question iconoclaste « Le cerveau est-il nécessaire ? » doit être prise au sérieux. Le cas limite de ce jeune diplômé est significatif : il lui manque environ 1200 grammes de matière cérébrale, par rapport à un cerveau normal de 1300 grammes ; pourtant il affiche des performances mentales presque normales, et par certains côtés brillantes (tout le monde n'a pas un Q.I. de 126). Comment expliquer cette anomalie ?
La science officielle ne l'explique pas. Elle a ignoré la publication des travaux de John Lorber en 1980, et a continué ses recherches comme si de rien n'était. Elle a ainsi montré que le langage est géré par le cortex gauche dans 95 % des cas, et par le cortex droit pour les 5 % restants. Cette trouvaille est intéressante, sans aucun doute, mais le fait que chez les hydrocéphales, l'aptitude au langage subsiste même en l'absence de cortex, en limite considérablement la portée. Elle a aussi passé beaucoup de temps à montrer que la mémorisation implique cinq grandes zones du cerveau ; mais que peut-on faire de cette découverte, sachant que chez les hydrocéphales, la mémorisation se fait malgré l'absence de ces cinq zones ?
Il est légitime que la recherche privilégie les pistes les plus consensuelles, cela fait partie du fonctionnement normal de la science. Mais en procédant ainsi, on court le risque de l'échec. Après plus d'un siècle de recherches, on ne sait toujours pas comment fonctionne la mémoire, car les travaux en cours ne prennent en compte qu'une partie de la réalité.
 
La mémoire des plantes :
On le sait maintenant, sans aucun doute possible : les végétaux sont capables d'apprendre et de mémoriser des informations. Voici un exemple récent, parmi beaucoup d'autres :
« Une équipe de chercheurs australo-italienne a étudié Mimosa pudica, la plante timide. Ils ont mis au point un test où des gouttes d'eau sont lâchées à un rythme répétitif sur les feuilles du mimosa. Son premier réflexe est, bien sûr, de rétracter ses feuilles pour se protéger du danger. L'intérêt de cette étude est qu'à la fin de la première journée de test, les plantes assimilent/comprennent un fait simple : les gouttes d'eau ne sont pas un danger pour elles. Elles cessent donc de se replier sur elles-mêmes! Plus étonnant encore, quatre semaines après les tests, les chercheurs ont réitéré l'expérience : les plantes se souviennent et le peu ayant oublié retrouvent la mémoire après quelques gouttes » (6).
Pourtant, les plantes n'ont ni système nerveux, ni neurones, ni cerveau ! Comment font-elles pour mémoriser ?
 
Les souvenirs de vies antérieures :
Dans la newsletter précédente, nous avons évoqué les témoignages d'enfants se souvenant de vies antérieures, recueillis par le chercheur américain Ian Stevenson et ses successeurs (7). Ces témoignages sont précis, très nombreux, fiables, et ils émanent d'équipes distinctes, travaillant aux quatre coins du monde. Ils montrent que les souvenirs accumulés pendant sa vie par une personne décédée peuvent se retrouver quelque temps plus tard dans l’esprit d'un enfant quelconque, avec qui le défunt n’a aucune parenté.
Comment cela est-il possible, sachant que les souvenirs sont supposés être stockés dans le cerveau, qui est détruit après la mort ? Sont-ils transférés vers le cerveau de l’enfant, juste avant la destruction ? Ça ne parait guère possible, car dans la quasi-totalité des cas, l’enfant n’est pas encore conçu...
 
La conclusion est claire : pour comprendre le fonctionnement de la mémoire, il faudra s'intéresser à bien d'autres choses que de possibles empreintes matérielles dans le cerveau. Il faudra prendre en compte tout un ensemble de faits négligés jusqu'à présent, ceux listés ci-dessus, et d'autres encore.
C'est ce que nous avons fait dans le tome 2 de L'âme évolutionnaire, à paraître sous peu. Vous y trouverez une description scientifique nouvelle du fonctionnement de la mémoire, qui tient compte de tous les phénomènes reliés connus à ce jour, et les explique. À bientôt…
 
Notes
  • Rupert Sheldrake, The Science Delusion : Freeing the spirit of Enquiry, Hodder & Stoughton, à Londres, 2012. Traduction française, Réenchanter la Science, Editions Albin Michel, 2013, p.218
  • Boycott, 1965, p.48, cité par R. Sheldrake, op.cit. p.222.
  • Rupert Sheldrake, op.cit. p.230.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Annales_akashiques, consulté le 25/11/2018.
  • Lewin (1980), cité par Rupert Sheldrake, op.cit. p.224.
  • https://blog.oleomac.fr/la-memoire-des-plantes/
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CREDIT PHOTO : UNSPLASH
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