Au cours de l’histoire, de nombreuses définitions de l’âme ont été données, et la plupart d’entre elles étaient inspirées par les religions. Nous nous contenterons d’une définition très simple, qui n’implique pas Dieu :
« L’âme est ce qui reste de nous après la mort du corps physique,
qui conserve nos souvenirs et notre personnalité,
qui parfois se manifeste, réfléchit et agit ».
Est-ce important de savoir si l’âme ainsi définie est matérielle ou non ?
Les religieux nous présentent l’âme comme immatérielle et immortelle, et le grand public souscrit largement à cette idée : l’âme, si elle existe, est invisible par la plupart d’entre nous, et ceux qui disent la voir ne sont pas crus. On en déduit tout naturellement qu’elle est immatérielle, cela semble aller de soi… Même les scientifiques qui croient en la survie de l’âme l’imaginent immatérielle, par conviction religieuse ou par simple tradition culturelle.
Les sceptiques, eux, se fondent sur la science pour dire qu’un objet immatériel et immortel, cela n’existe pas : il n’y en a aucun exemple dans l’univers connu. Et ce que dit la science a beaucoup de poids !
Il fut un temps où la religion était l’autorité morale la plus respectée. Ce n’est plus le cas : le respect que l’on avait autrefois pour les religieux, ce sont les scientifiques qui en bénéficient aujourd’hui. Malgré leur savoir limité, ils sont devenus les oracles des temps modernes, les détenteurs supposés de la vérité ultime. Sur tous les points importants, ce sont eux qui font l’opinion.
Moyennant quoi, nombre d’entre nous pensent et se comportent comme si nous n’avions qu’une vie et pas d’âme : après moi, le déluge… Á quoi bon prendre la peine de bien se conduire : cent ans après ma mort, qui verra la différence ?
La situation serait tout à fait différente si l’âme était matérielle, car un objet matériel peut être étudié. Il ne serait plus possible de nier son existence, même si l’âme est invisible, car la science travaille quotidiennement avec une foule d’objets inaccessibles à nos sens, qui pourtant existent bel et bien.
L’âme deviendrait objet de science, et bien des choses changeraient. L’existence du monde des âmes ne pourrait plus être contestée. La responsabilité de nos actes ne serait plus limitée à la vie présente, et le discours des religieux retrouverait tout à coup une actualité qu’il semblait avoir perdue définitivement aux yeux des scientifiques matérialistes. Penser « après moi le déluge » n’aurait plus de sens. Il est probable qu’une mentalité nouvelle se mettrait en place dans nos sociétés, fondée sur une responsabilité personnelle accrue, et plus de solidarité. Nous y gagnerions beaucoup…
Il est clair qu’au vu des enjeux, la réponse à la question posée est oui : il est important de savoir si l’âme est matérielle ou non, et il ne faut pas craindre de conclure qu’elle est un objet matériel, car cela pourrait bénéficier à tous.
Alors, essayons de répondre à la question, et si nos investigations nous montrent qu’il n’existe rien de conforme à la définition donnée ci-dessus, nous dirons comme les matérialistes, que l’âme n’existe pas…
Un premier indice
Avant de réfléchir au problème, j’ai longtemps pensé, comme la plupart de mes contemporains, que l’âme était immatérielle. Après mes expériences laotiennes et mes lectures sur le sujet, j’ai un point de vue différent. Ma réflexion sur le sujet commença lorsqu’au tome 1, l’esprit désincarné Aï Ninh, parlant de ses voyages dans l'Utah déclarait :
« Elle m'appelle à tout bout de champ, comme s'il s'agissait pour moi d'aller à la rizière… elle ne se rend pas compte que l'Utah, ce n'est pas la porte à côté ! Et quand j'arrive, je n'ai même pas un endroit propre et un verre d'eau pour me reposer ».
Il s'exprime là comme un voyageur terrestre fatigué par un long périple, qui a épuisé ses réserves, et a besoin de se reposer pour les reconstituer.
Voilà qui est étrange : si le « corps spirituel » d'Aï Ninh était immatériel, le déplacer n'impliquerait aucune dépense d'énergie. Pourquoi serait-il fatigué ? Par ailleurs, l'idée même de déplacer du néant paraît absurde. Ce commentaire n'a de sens que si le corps spirituel obéit aux mêmes lois que notre corps physique : s'il est fait de matière, alors le déplacer requiert de l'énergie, et celle-ci est obtenue en « consommant » une partie de la matière disponible, donc en puisant dans les réserves.
Que dit la tradition ?
« En réalité dans la tradition juive qui était encore celle du Christ et de ses apôtres, on n'avait jamais conçu l'âme comme immatérielle. Bien des nuances avaient pu jouer, apparaître et disparaître au cours de tant de siècles, mais toujours avec cette constance : l'âme, la nephesh, était un corps animé, conscient, doué de la personnalité du vivant. Un corps fait d'une autre matière, plus légère, moins dense, plus subtile. »
L’auteur de cette citation est François Brune, un prêtre catholique français devenu orthodoxe à la fin de sa vie (1931-2019). C’était un croyant sincère, grand érudit, qui à partir des années 70, consacra sa vie à l’étude du paranormal en relation avec d’autres chercheurs. Il publia de nombreux ouvrages très documentés sur la théologie, la spiritualité, la survie de l’âme, les phénomènes paranormaux… Fait rare, il était capable d’oublier ses convictions personnelles pour intégrer Science et Religion dans une réflexion globale, hors de tout esprit partisan. Comme Teilhard de Chardin, c’était un penseur de grande envergure, dont l’histoire gardera le souvenir.
Bien que prêtre, François Brune avait une position différente de celle de l’Église : pour lui, l’évolution qui a conduit à présenter l’âme comme immatérielle est une dérive, dont le résultat n’est pas confirmé par les faits. Il justifie ce jugement en étudiant l’historique des manifestations connues de l’âme. Dans son ouvrage Les morts nous parlent (1), il y consacre deux chapitres intitulés « Notre nouveau corps dans l’après-vie » et « Les premiers pas dans l’au-delà ». Les citations qui suivent en sont tirées.
L’âme peut être vue et touchée
François Brune donne toute une série de témoignages, dans lesquels l'âme est décrite sous les différentes formes qu'elle peut prendre. Car contrairement à ce que l’on croit, elle est visible. Pas par tous, bien entendu… Seule une fraction infime de la population est capable de voir l'âme séparée du corps. Il s'agit en général de personnes très quelconques, qui n'ont aucun don particulier pour la voyance ou la médiumnité. Mais elles découvrent un jour qu'elles possèdent cette aptitude étrange. Soit parce qu'elles assistent à la mort d'un malade, proche ou pas, et qu'elles voient l'âme s'extraire du corps ; les témoignages de ce genre ne sont pas rares parmi le personnel soignant. Soit parce qu'un défunt leur rend visite, et qu'il est parfaitement reconnaissable à l'image qu'il présente, et au message qu'il délivre.
L'âme, donc, est visible, et son image n'est pas figée. Au moment de la mort, la forme qui s'extrait du corps n'est jamais reconnaissable : elle ne présente pas de traits distincts, ni de visage ; dans le meilleur des cas, on peut identifier la forme générale d'un corps humain, qui flotte à courte distance au-dessus du mourant.
Elle peut aussi se présenter sous la forme d'une boule lumineuse, qui semble composée de vapeurs. C'est le cas dans le témoignage qui suit, celui d'un malade dans sa chambre d'hôpital :
« Je vis une lumière apparaître dans le coin de la pièce, un peu au-dessous du plafond. C'était une boule lumineuse, une sorte de globe, pas très grand, je l'estimerais à 20 ou 30 cm de diamètre, pas plus… Je vis une main tendue vers moi, comme sortant de cette lumière, et la lumière me dit : « Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer ». Aussitôt et sans la moindre hésitation, j'ai à mon tour tendu la main pour saisir cette main que je voyais ; ce faisant, j'avais l'impression d'être tiré vers le haut et de quitter mon corps. Je regardai derrière moi et vis mon corps étendu sur le lit pendant que je m'élevais vers le plafond de la chambre.
En quittant mon corps, j'avais pris la même forme que la lumière… Ce n'était pas un corps : rien qu'un léger brouillard, une vapeur… Cette substance spirituelle n'avait pas la structure d'un corps, elle était plus ou moins sphérique, tout en possédant ce qu'on pourrait appeler une main. Je m'en suis rendu compte parce que, quand la lumière de là-haut m'a tendu sa main, c'est avec ma main que je m'en suis saisi… Mais dans les moments où je n'utilisais pas ma main spirituelle, mon esprit reprenait sa forme ronde… »
Ces scénarios de séparation entre l'âme et le corps sont assez variés, et peuvent différer notablement sur certains détails. Rappelons-nous Patricia décrivant la mort de sa mère, au chapitre 18 du tome 1. Elle voit « une nuée de petits points lumineux, comme des lucioles, arriver par le haut et se rassembler au-dessus du corps, en prenant une forme allongée et aplatie. Quand elle a rendu son dernier soupir, les lucioles se sont agitées, le nuage a regonflé, et tout s'est évacué par le haut en deux secondes. »
Par la suite, ce corps indifférencié et vaporeux évolue, et se structure. Le défunt s'adapte à ces évolutions, et ce n'est pas si simple, comme l'explique Georges Morrannier, un jeune suicidé communiquant par écriture automatique :
« Il faut apprendre à se tenir debout d'abord, puis à marcher, comme les bébés terrestres. Nous faisons des bonds au début, comme dans l'apesanteur, comme les cosmonautes sur la Lune… et ensuite, nous apprenons à nous asseoir sur vos sièges, car nous, nous n'en avons pas. Alors là, ce sont de bonnes parties de rire, car, tu l'as bien compris, nous tombons sur nos derrières. Tout cet apprentissage se fait vite, surtout quand on est un débutant intelligent. »
Cette remarque à propos des débutants intelligents laisse entendre que les défunts les plus frustes évoluent beaucoup plus lentement, et peuvent passer un temps considérable sous la forme indifférenciée et vaporeuse. Ces attardés seraient les fantômes que nous voyons parfois… Les autres évoluent, plus ou moins rapidement. Dans un premier temps, ils retrouvent leurs perceptions, leurs sensations, leur capacité de réflexion. Ils prennent conscience de leur nouvel environnement. S'ils en ont peur, ils se réfugient dans leurs habitudes antérieures, et se recréent mentalement un monde sécurisé semblable à celui qu'ils ont connu sur Terre. D’après les dires d’Aï Ninh au tome 1, c'est ce que fait Métou Done. Pour combien de temps ? Jusqu'à une possible prise de conscience, qui leur ouvrira l'accès aux niveaux supérieurs… Que se passe-t-il si cette prise de conscience n'a jamais lieu ? On peut supposer qu'une autre voie est ouverte : la réincarnation.
Ceux que le monde spirituel n'effraie pas y entament leur évolution, et le franchissement des premières étapes peut être très rapide, lorsque le niveau de conscience du sujet est suffisant. Ainsi, Georges Morrannier, peu de temps après ses premières cabrioles avec le corps spirituel, se retrouve dans le rôle d'ange gardien chargé de veiller sur des humains, et les conseiller par suggestion.
Que devient le corps spirituel pendant ce temps ? Comment accompagne-t-il ces évolutions ? Il semble bien qu'en franchissant les étapes vers le haut, le défunt acquiert un contrôle croissant de son corps spirituel, ou du moins de son image. La conscience avait été perdue au moment du décès, ou avant. Au moment où il la retrouve, il prend aussi possession de ce nouveau corps, qu'il doit maîtriser pour éviter les acrobaties inutiles.
Aussitôt après apparaît un nouveau besoin, celui de communiquer, avec les autres défunts d'abord, puis avec les vivants, plus tard. Aux uns comme aux autres, il faut présenter une image stable, facile à identifier ; c'est la condition essentielle d'une communication cohérente et suivie. La sphère lumineuse ou le nuage vaporeux ne conviennent pas, il faut trouver autre chose… quoi d'autre au juste ?
Le plus simple est de se recréer une image conforme à celle que l'on avait de son vivant ; on est ainsi facilement reconnu par les défunts de la famille, et aussi par les vivants, si l’on doit les contacter… Bien sûr, on ne va pas choisir l'image de ce que l'on était dans le grand âge, ce corps lourd, lent, déformé, douloureux, à bout de souffle. Voilà pourquoi les témoignages d'apparitions d'un défunt familier signalent souvent que celui-ci paraissait plus jeune, et en bien meilleure forme qu'à la fin de sa vie. Mais ce choix d'image n'est pas systématique :
« Les morts peuvent tout aussi bien, pour bien se faire reconnaître, reprendre momentanément leurs infirmités passées : leur âge, leurs lunettes, leurs blessures, et jusqu'aux vieux vêtements que nous leur connaissons. »
Tous ces témoignages montrent que les défunts, à partir d'un certain niveau, ont une excellente maîtrise de l'image qu'ils présentent au monde physique.
D'autres témoignages vont plus loin : certains défunts sont capables de maîtriser non seulement l'image, mais aussi le contact qu'ils proposent aux vivants. Voici le cas d'Arlis Coger, propriétaire d'un drugstore dans l'Arkansas, qui perdit son épouse Anna en 1981 après quarante-cinq années de mariage.
Pendant l'année qui suivit sa mort, Anna lui rendit treize visites nocturnes. Il les résume comme suit, de manière tout à fait crédible. On ne peut pas lui reprocher d'avoir tout imaginé, car les apparitions ne répondaient pas toujours à son attente, et cessèrent alors qu'il les aurait volontiers prolongées :
« Le corps d'Anna n'était pas alors celui que l'on avait mis dans la tombe. Il était plus jeune. Il avait le pouvoir de passer à travers les objets matériels. Il y avait un drap et une couverture sur le lit. Quand elle me quittait, elle disparaissait simplement, sans le moindre frémissement de la couverture qui était sur elle. Son corps était ferme au toucher. Il était chaud. Nous pouvions nous parler, même si je pense que c'était sans la voix. Anna avait une sorte de corps spirituel différent du corps physique qu'elle avait avant. Je l'ai vue de plain-pied plusieurs fois quand elle se tenait près de mon lit. »
De tels témoignages, où le sens du toucher est sollicité, sont beaucoup plus rares que des témoignages purement visuels. Ils sont néanmoins trop nombreux pour être écartés d'un revers de main.
Des cas, enfin, existent, où le défunt procède à une véritable matérialisation de son corps spirituel, et devient capable d'ouvrir une porte, marcher dans un couloir en émettant un bruit de pas, ouvrir un tiroir et chercher une clé, comme nous le ferions vous et moi. En voici un exemple :
« Il s'agit d'une femme du canton de Zurich, sujette à des phénomènes paranormaux depuis son adolescence, mais très discrète à ce sujet et très équilibrée. Son mari mourut en août 1976 et deux semaines après sa mort, commença une série de manifestations. À la troisième, elle pensa à lui demander de l'aide pour retrouver la clé d'un coffre où se trouvaient des papiers importants. Il est intéressant de noter que d'ordinaire la matérialisation de son mari avait lieu dans sa chambre à coucher et qu'elle était progressive. Tandis que le jour où il rapporta cette clé, la matérialisation avait déjà eu lieu dans la rue. Elle l'entendit ouvrir la porte de son logement, marcher dans le couloir, puis ouvrir la porte de sa chambre ; là, elle le vit ouvrir le tiroir de la commode où il rangeait habituellement cette clé, elle entendit le bruit familier de la clé tombant dans le tiroir. Alors elle se leva, le remercia et put le serrer un instant dans ses bras. Mais, les autres fois, elle le voyait sortir du mur comme un passe-murailles, mais encore peu consistant ; sa figure et tout son corps se densifiaient très rapidement sous ses yeux, au point qu'elle pouvait l'entraîner par la main dans le séjour où ils s'asseyaient un moment pour causer plus à l'aise. »
Que devient le corps spirituel au-delà, dans les niveaux supérieurs ?
Franz Liszt, le compositeur, et sa médium Rosemary Brown nous donnent une réponse. Leur histoire est célèbre à juste titre, car c'est l'une des histoires de médium les plus extraordinaires du 20e siècle.
Rosemary Brown (1916-2001) vécut en Angleterre une vie banale de mère de famille discrète, jusqu'à la mort prématurée de son mari en juin 1961. Elle voyait depuis toujours des gens que les autres ne voyaient pas, mais n'en faisait pas état. Une fois veuve, elle entretint une longue relation avec Franz Liszt défunt, qui lui dicta une série d'œuvres musicales posthumes de grande qualité, alors qu'elle-même n'avait qu'une éducation musicale sommaire. Plus tard, Liszt lui amena d'autres compositeurs, de styles très différents : Chopin, Brahms, Jean-Sébastien Bach, Rachmaninoff, Schubert, Grieg, Debussy, Schumann, Beethoven, Mozart… Les œuvres qu'ils lui laissèrent furent soumises à des experts ; tous reconnurent le style de l'auteur et conclurent que ces compositions étaient convaincantes, d'une qualité qu'elle était incapable de produire seule.
Bien sûr, c'était insuffisant pour désarmer les sceptiques, mais nous n'entrerons pas dans cette controverse : ce qui nous intéresse ici n'est pas sa musique, mais la teneur de ses conversations avec Liszt, qu'elle rapporte en détail dans un livre bien connu (2). Ce livre ajoute grandement à la crédibilité de l'histoire : on voit mal la même personne écrire des textes d'un tel niveau, et à côté, se livrer à un misérable petit travail de faussaire en musique ; c'est psychologiquement incompatible… Voici ce que Liszt disait à propos des niveaux de conscience supérieurs :
« Le dernier stade est un état de conscience céleste où l'âme n'est pas intéressée par l'apparence, mais par l'être. Les âmes, dans cet état, ont perdu tout intérêt pour la représentation corporelle individuelle, sentant que cette forme extérieure n'est plus nécessaire… Certains de ces niveaux très évolués sont imprécis, puisque là les âmes n'ont plus besoin de s'assurer une forme extérieure. »
« Comment peut-on alors se reconnaître ? » demanda Mrs Brown.
« Il y a une sorte de perception de l'âme, dit-il. Lorsqu'une âme est près d'une autre, elle la reconnaît en percevant sa présence et elle peut identifier l'atmosphère d'une personne. Cela se produit après un très long délai. Cela peut prendre de nombreuses années. Aussi il n'est pas question d'être soudain projeté d'un certain état de conscience dans un autre si totalement différent que l'âme s'y sentirait mal à l'aise et hors de son élément. »
On remarquera que Liszt n'évoque pas une dématérialisation progressive de l'âme, mais seulement une perte d'intérêt pour la forme extérieure. Pourtant, il parle de ce qu'il appelle « le dernier stade ».
L'apôtre Paul s'est aussi exprimé sur la question :
« Vous vivrez éternellement, dans une enveloppe de plus en plus idéalisée par une spiritualité toujours croissante, et qui vous conduira « de gloire en gloire. » »
Pour lui, il est clair que l'âme, en évoluant, gagne en spiritualité. Elle s'idéalise, ce qui semble signifier qu'elle perd en matérialité. Jusqu'à quel point ? Il ne le dit pas…
À ce niveau, les sources d'information sont plus rares ; et il faut compter avec celles qui nous présentent une vision erronée, car elles croient avoir atteint les niveaux ultimes, alors qu'elles en sont loin. Il reste quand même quelques informateurs crédibles, dont Roland de Jouvenel qui, le 12 mai 1952, transmet à sa mère le message qui suit ; celui-ci arrive après un grand nombre d'autres messages, qui décrivaient les étapes intermédiaires :
« Là où je suis, il n'y a ni forme, ni contour, ni expression, ni mot, il y a l'Infini dans l'Infini. Par-delà les rivières et les plaines, par-delà les collines et les monts, par-delà le soleil et la lune, là où le pied ni l'esprit ne peuvent se poser, il y a le « Tout » dans le « Tout ». »
Ce message est magnifique, mais il ne lève pas le doute : dans le « Tout », tel que nous pouvons le concevoir, il y a de l'espace, de la matière, et de l'énergie. Cela laisse beaucoup de place pour une âme matérielle, même si elle a perdu sa forme et son visage.
Tous ces témoignages pointent dans la même direction : l'âme ne peut pas être immatérielle, l’image et le contact qu’elle propose aux vivants le montre. Ils ont été réunis par François Brune, mais d’autres auteurs en très grand nombre rapportent eux aussi des témoignages comparables et convergents. La bibliographie sur le sujet, en français, anglais et d’autres langues, est impressionnante ; les lecteurs intéressés pourront consulter les listes fournies par François Brune en annexe de ses ouvrages.
Ce foisonnement de témoignages concordants est-il suffisant pour conclure que l’âme est un objet matériel ? Le lecteur est juge… mais il doit savoir qu’il y a quelque chose de plus décisif encore : il s’agit des communications verbales de l’âme, qui sont infiniment plus nombreuses que les contacts visuels et tactiles. Nous en ferons l’inventaire dans la newsletter suivante, et nous montrerons qu’elles ne laissent guère place au doute.
Á très bientôt,
Etienne Sabatier, avril 2023.
- François Brune, Les morts nous parlent, 1988, Éditions du Félin
- Rosemary Brown, En communication avec l’au-delà, 1974, Collection J’ai lu, traduit de l’anglais Immortals at my elbow, 1974, Bachman and Turner.